Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/140

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aux villes impériales. Toutes ces lettres étoient dattées du Xi de mars. L’electeur palatin leur fit réponse le Xv de may suivant, et les etats de Bohéme peu de jours aprés. Mais les princes correspondans

avoient différé de répondre jusqu’à l’assemblée d’Ulm, d’où ils récrivirent en commun à Mulhausen, pour assurer les electeurs et princes, qu’ils entroient entiérement dans les considérations du bien public, et qu’ils espéroient beaucoup de la médiation des ambassadeurs de France.

Pendant que le duc d’Angoulême continuoit les séances de l’assemblée à Ulm, le Duc De Baviére reçût sept à huit mille hommes de troupes catholiques venuës du Rhin, et fit un corps d’armée de 25000 hommes avec lequel il passa le Danube à Donawert.

Il vint camper à Winding, pour prendre mieux ses mesures sur le résultat de l’assemblée, dont il étoit encore incertain. à ces nouvelles, le Marquis D’Anspach sortit d’Ulm, rassembla ses troupes qui étoient au nombre de 15000 hommes, et les fit avancer pour observer l’ennemi. Le Duc De Baviére de son côté voulut gagner du pays, et campa son armée si prés de celle des correspondans , que l’on pouvoit se parler de l’une à l’autre. Nous ne sçavons pas si M Descartes quitta le ville d’Ulm en cette rencontre pour retourner au camp des bavarois. Il paroît beaucoup plus vrai-semblable qu’il resta dans la ville, où il étoit venu de France grand nombre de jeunes seigneurs et autres personnes qualifiées de son âge, que la curiosité avoit fait mettre à la suite des ambassadeurs, laquelle étoit de quatre cens chevaux.

Les deux armées étoient dans une grande discipline sans s’insulter, et sans rien entreprendre l’une sur l’autre. Tandis qu’elles s’entre-regardoient, le traitté fut conclu à Ulm par le moien des ambassadeurs de France aprés quatre semaines d’assemblée. Les articles de l’accord furent passez entre le Duc De Baviére, comme général des catholiques unis, et le Marquis D’Anspach comme lieutenant général de l’union evangélique ou protestante, qui les signérent tous deux le 3 jour de juil. 1620.

Il fut arrêté qu’on ne prendroit point les armes les uns contre les autres entre les princes et etats de l’une et l’autre union ; qu’on ne se feroi