Page:Bainville - Bismarck.djvu/274

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mans, les Burgondes et les Ripuaires fussent des tribus d’outre-Rhin. Vous embrouillez de mauvaise foi les faits et les dates et vous confondez le domaine de la politique et celui de la littérature. Soyez certain que depuis le traité de Francfort personne en France ni en Alsace ne songe plus à nommer les Alsaciens des Allemands, car le mot allemand revêt un sens nouveau, celui de participant de votre communauté nouvelle et de fraîche date, où les annexés ne sont entrés que par violence et contre leur vœu.

Mais le Messager d’Alsace-Lorraine va plus loin. S’il explique le mot dont s’est servi About, il ne partage ni n’excuse l’état d’esprit dont cette expression témoigne chez l’écrivain libéral du second Empire.

Dans ce roman de Madelon, Edmond About parlait, comme d’une chose fort risible et matière à plaisanterie, d’un certain Mathias von Teufelsschwanz, prince de la confédération germanique, qui projette de partir en guerre contre l’ennemi héréditaire et de lui reprendre l’Alsace. Il va sans dire que, l’ironie n’étant pas précisément le fait des gens de Hambourg, le correspondant de la Strassburger Post ne comprend rien à cette fantaisie dans la manière de la Grande-Duchesse de Gerolstein et qu’il y voit une nouvelle reconnaissance des droits de l’Allemagne et des torts de la France. Ici encore le Messager, après avoir fait justice du contresens, n’a pas eu de peine à répondre. Et sa réponse dépasse ses contradicteurs et va fort loin.