Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/348

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Palix du 29 septembre. Il s’entendit avec ses amis de Genève pour que le livre auquel il travaillait pût être imprimé dans cette ville à l’Imprimerie coopérative ; on voit, par une lettre (en russe) qu’il écrivait à Ogaref le 19 novembre, qu’à ce moment il lui avait déjà fait un premier envoi de manuscrit, et qu’il avait encore une quarantaine d’autres feuillets terminés ; il disait : « Si je ne te les envoie pas tout de suite, c’est que je dois les avoir sous la main jusqu’à ce que j’aie achevé l’exposé d’une question très délicate[1] ; et je suis encore bien loin de voir la fin de mon ouvrage… Ce ne sera pas une brochure, mais un volume. Sait-on cela à l’Imprimerie coopérative ?… Ozerof m’écrit que tu te charges de la correction des épreuves. Je t’en prie, mon ami, demande à Joukovsky de t’aider… et remets-lui immédiatement la lettre ci-jointe. » À Joukovsky[2] il écrivait : « J’écris et je publie maintenant, non une brochure, mais tout un livre, et Ogaref s’occupe de le faire imprimer et d’en corriger les épreuves. Mais tout seul il n’a pas la force nécessaire ; aide-le, je te le demande au nom de notre vieille amitié. »

Cependant Bakounine, faute d’avoir fait au préalable un plan pour son livre, s’était lancé dans une de ces digressions dont il était coutumier et qui lui faisaient parfois oublier son point de départ : à partir du feuillet 105, le manuscrit a reçu ce titre (placé là plus tard par l’auteur lorsqu’il eut résolu de donner à ces pages une autre destination) : Appendice, considérations philo-

  1. Il s’agissait, comme on le verra tout à l’heure, d’une discussion métaphysique sur l’idée de Dieu.
  2. Nicolas Joukovsky, jeune gentilhomme russe, émigré et fixé à Genève, fut pendant plusieurs années très intimement lié avec Bakounine.