Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/349

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sophiques sur le fantôme divin, sur le monde réel et sur l’homme. Il poussa la rédaction de ce manuscrit jusqu’au feuillet 256 ; puis, s’étant aperçu sans doute qu’il s’était engagé dans une impasse, il modifia son plan, renonçant à poursuivre la dissertation philosophique commencée (c’était, pour une grande partie, un examen du système d’Auguste Comte).

De ce qu’il venait d’écrire, il conserva les 80 premières pages, et, mettant de côté les feuillets 81-256, il souda à la page 80 un nouveau feuillet 81, qui devint le point de départ d’un autre développement d’idées ; puis il continua son travail dans cette direction nouvelle[1]. Ce fut seulement en février 1871 qu’il opéra ce changement de front.

Lorsque, après quatre mois environ d’interruption dans nos rapports épistolaires, je fus rentré en correspondance avec Bakounine, vers le milieu de janvier 1871, je lui offris mes services pour surveiller l’impression de son ouvrage. Comme le livre s’imprimait à Genève, il me demanda, non de lire les épreuves, mais de revoir son manuscrit avant la composition typographique. Il m’envoya donc, à partir du 9 février 1871, au fur et à mesure qu’il les écrivait, les nouveaux feuillets au delà de la page 80 ; je les lus, et y fis quelques corrections grammaticales ; ces envois continuèrent jusqu’au 18 mars, jour où il m’expédia les feuillets 273-285. Les deux cent dix premiers feuillets seulement du manuscrit furent composés alors. L’ouvrage devait s’appeler : La Révolution sociale ou la dictature militaire.

Le 18 mars, Bakounine était parti pour Florence, où

  1. Les feuillets 82-256 de la première rédaction (le feuillet 81 n’a pas été conservé) sont jusqu’à présent restés inédits.