Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/170

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l’état sauvage, arrivaient à la première conscience, naturellement très grossière, de la Divinité, une caste d’intermédiaires, plus ou moins inspirés, entre le ciel et la terre se formait. Ce fut au nom de la Divinité que les prêtres des premiers cultes religieux instituèrent les premiers États, les premières organisations politiques et juridiques de la société. En faisant abstraction de différences secondaires, on retrouve dans tous les États antiques quatre castes : la caste des prêtres ; celle des nobles guerriers, composée de tous les membres masculins, et principalement des chefs, des familles libres : ces deux premières castes constituant proprement la classe religieuse, politique et juridique, l’aristocratie de l’État ; puis la masse à peu près inorganisée des hôtes, des réfugiés, des clients et des esclaves libérés, personnellement libres, mais privés de droits juridiques, ne participant au culte national que d’une manière indirecte, et constituant ensemble l’élément proprement démocratique, le peuple ; enfin, la masse des esclaves, qui n’étaient pas même considérés comme des hommes, mais comme des choses, et qui restèrent dans cette condition misérable jusqu’à l’avènement du christianisme.

Toute l’histoire de l’antiquité, qui, en se déroulant à mesure que les progrès tant intellectuels que matériels de la civilisation humaine se développaient et s’étendaient davantage, fut toujours dirigée par la main invisible de Dieu, — qui intervint, non personnellement sans doute, mais au moyen de ses