Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/210

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même la transportation en masse, et pas même individuelle, de toute cette tourbe bonapartiste qui, armée de moyens puissants, et beaucoup mieux organisée que la République elle-même, conspire ouvertement contre cette République, contre la France. Elle ne demande que l’emprisonnement de tous les bonapartistes, par simple mesure de sûreté générale, jusqu’à la fin de la guerre, et jusqu’à ce que ces coquins et ces coquines aient dégorgé les neuf dixièmes au moins des richesses qu’ils ont volées à la France. Après quoi, elle leur permettrait de s’en aller en toute liberté où ils veulent, en laissant même quelques mille livres de rente à chacun afin qu’ils puissent nourrir leur vieillesse et leur honte. Vous le voyez, ce serait une mesure nullement cruelle, mais très efficace, au plus haut degré juste, et absolument nécessaire au point de vue du salut de la France.

La Révolution, depuis qu’elle a revêtu le caractère socialiste, a cessé d’être sanguinaire et cruelle. Le peuple n’est point du tout cruel, ce sont les classes privilégiées qui le sont. Par moments il se lève, furieux de toutes les tromperies, de toutes les