Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/389

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planétaires[1]. Nos tables des événements célestes, dressées longtemps d’avance, en ne considérant dans l’univers aucun autre monde que le nôtre, s’accordent jusqu’ici rigoureusement avec les observations directes, quelques minutieuses précisions que nous y apportions aujourd’hui. Cette indépendance si manifeste se trouve d’ailleurs pleinement expliquée par l’immense |217 disproportion que nous savons certainement exister entre les distances mutuelles des soleils et les petits intervalles de nos planètes[2]. Si, suivant une grande vraisemblance, les planètes pourvues d’atmosphère, comme Mercure, Vénus, Jupiter, etc., sont effectivement habitées, nous pouvons en regarder les habitants comme étant en quelque sorte nos concitoyens, puisque de cette sorte de patrie commune il doit résulter nécessairement une certaine communauté de pensées et même d’intérêts[3], tandis que les habitants des autres systèmes

  1. Alors cette indépendance est loin d’être absolue ; car il suffit que notre planète change quelque peu de position par rapport à notre soleil, pour que tous les phénomènes météorologiques de la terre soient considérablement modifiés ; ce qui arriverait certainement aussi pour notre système planétaire, si notre soleil prenait une position nouvelle vis-à-vis des autres soleils. (Note de Bakounine.)
  2. Mais cette disproportion n’étant pas absolue, mais seulement relative, il en résulte aussi que l’indépendance de notre système solaire par rapport aux autres soleils n’est que relative aussi. C’est-à-dire que, si nous prenons pour mesure de temps la vie d’une génération, ou même quelques siècles, l’effet sensible de la dépendance certaine dans laquelle notre système solaire se trouve par rapport à l’univers paraît absolument nul. (Note de Bakounine.)
  3. La communauté des pensées implique toujours celle des intérêts. (Note de Bakounine.)