Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/128

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forte raison, demander à tous les bourgeois de la France leur bourse ? Et si vous n’avez pas voulu la donner de bon gré, il devait vous la prendre, au nom du salut de la France. S’il ne l’a point fait, il a manqué à son premier devoir ; car, sans argent, point de munitions, point d’armes, point d’armée, point de résistance possible à l’envahissement des Prussiens.

[[1] Il y avait pour le gouvernement provisoire tant de moyens de faire de l’argent ! Et d’abord, il ne fallait point laisser partir l’impératrice Eugénie, la tendre épouse du plus ignoble coquin qui ail jamais régné en France. Il fallait l’arrêter, non pour lui faire du mal, mais pour la retenir prisonnière, au pain et à l’eau, tant que Napoléon III n’aurait point dégorgé les deux milliards à peu près qu’il a volés à la France. De cette manière on aurait gagné quatre milliards : les deux milliards qu’on lui aurait repris pour |24 les faire servir au bien de la France, et les deux milliards dont on l’aurait par là même privé et qu’il ne manquera pas d’employer maintenant contre la France.

De même, n’aurait-on pas dû arrêter, dès le premier jour de la proclamation de la République, les plus illustres et les plus zélés serviteurs de l’empire, sénateurs, députés, magistrats, conseillers

  1. Le passage qui suit, entre crochets, jusqu’à la cinquième ligne de la page 117, a été biffé par Bakounine dans son manuscrit. On en retrouve la substance en plusieurs endroits de L’Empire Knouto-germanique : voir, entre autres, tome II, pages 332-339, 371-386, et tome III, pages 183-191. — J. G.