Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/165

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ment la situation actuelle de la France, ils se seraient dit :

1° Que se servir pour le salut de la France de cette administration impériale qui l’a perdue et qui ne peut faire autre chose que conspirer contre elle, est chose impossible ;

2° Que changer tout le personnel de cette administration dans le délai de quelques jours, trouver plus de cent mille fonctionnaires nouveaux pour les mettre à la place des fonctionnaires de l’empire, serait une entreprise également impossible ;

3° Que le modifier seulement en partie, en remplaçant seulement les grands fonctionnaires : les ministres, les préfets, les sous-préfets, les avocats généraux et les procureurs de l’empire, par des républicains bourgeois plus ou moins capables et pâles, et en conservant dans les bureaux et dans tous les autres emplois les anciens fonctionnaires de l’empire, serait une tentative aussi ridicule qu’inutile. Car il est évident que les nouveaux ministres, préfets, sous-préfets, avocats, généraux, et procureurs de la république, — gens sans doute fort honnêtes, puisqu’ils sont les amis, les admirateurs, les cousins ou les clients de Messieurs les membres du gouvernement de la Défense nationale, mais gens de paroles, non d’action, comme le sont ordinairement les avocats, comme l’est évidemment M. Gambetta lui-même, et de plus parfaitement étrangers à la pratique de l’administration et à la routine de la bureaucratie, — deviendraient nécessairement les jouets de leurs