Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/184

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de 1848 ; l’autre, M. Jules Favre, s’étant distingué au contraire par un zèle franchement réactionnaire, comme un ennemi acharné du suffrage universel et de la république démocratique et sociale, que plus que tout autre il a contribué à tuer. Rien de plus naturel que de pareils exploits lui aient attiré dans le temps les éloges des orléanistes, voire même des partisans du prince président, Louis Bonaparte. Mais je ne pense pas qu’ils puissent lui constituer aujourd’hui un titre de gloire, ni inspirer beaucoup de confiance aux partisans sincères de la République.

Aucun des autres membres du gouvernement de la Défense nationale n’a jamais été au pouvoir, et, par conséquent, aucun n’a eu l’occasion de manifester au monde ni ses connaissances administratives ni sa puissance d’action ; excepté le général Trochu, qui, comme militaire d’un grade élevé, a dû nécessairement acquérir l’expérience du commandement. Mais le commandement militaire et la direction politique sont deux fonctions tellement dissemblables, et même opposées, que l’habitude de l’un exclut presque toujours la capacité pour l’exercice de l’autre. Aussi, comme je l’ai déjà fait observer, le général Trochu a-t-il été acclamé par le peuple de Paris non comme un homme politique, mais comme l’organisateur et le chef militaire de la défense de Paris.

Personne en France n’a jamais considéré M. Jules Simon, ni M. Pelletan, ni M. Garnier-Pagès, ni M. Ferry, ni M. de Kératry, ni M. Picard, ni