Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/253

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mot, la liquidation, |7 ou plutôt même la simple constatation de la ruine totale et de la non-existence de l’État. Vous auriez mis la France, par là même, en état de révolution.

J’ai toujours compris, et à cette heure il doit être devenu évident pour tout le monde, qu’en dehors de ce remède héroïque il ne peut y avoir de salut pour la France. Les avocats qui composent votre gouvernement actuel ont pensé autrement. Privés de tous les moyens qui constituent la puissance d’un État, ils ont voulu — les innocents ! — jouer au gouvernement de l’État. Par ce jeu, ils ont paralysé toute la France. Ils lui ont interdit le mouvement et l’action spontanée, sous ce prétexte ridicule, et, vu les circonstances présentes, criminel, que seuls les représentants de l’État doivent avoir le monopole de la pensée, du mouvement, de l’action. Obsédés par la crainte de voir l’État crouler et se fondre dans leurs mains, pour le conserver ils ont gardé toute l’ancienne administration bonapartiste, militaire, judiciaire, communale et civile ; et ils ont poussé leur sotte confiance en eux-mêmes, leur criminelle infatuation personnelle, à ce point d’avoir espéré que, du moment qu’ils étaient, eux, au pouvoir, les bonapartistes eux-mêmes, ces gens liés irrévocablement au passé par la solidarité du crime, se transformeraient en patriotes et en répu-