Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/445

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Personne mieux que M. Marx ne sait combien peu les résolutions votées par ce malheureux Congrès de la Haye expriment la pensée et les aspirations réelles des Fédérations de tous les pays. La composition et la falsification de ce Congrès lui ont coûté trop de peine pour qu’il puisse se faire la moindre illusion sur sa véritable signification et sa réelle valeur. Et, d’ailleurs, s’il avait même pu se faire cette illusion un instant, ce qui se passe aujourd’hui est bien fait pour la dissiper tout à fait. Excepté le Parti de la démocratie socialiste de l’Allemagne, les Fédérations de tous les pays, les Américains, les Anglais, les Hollandais, les Belges, les Français, les Suisses du Jura, les Espagnols et les Italiens protestent contre toutes les résolutions de ce Congrès néfaste et honteux, |24 ou plutôt contre cette ignoble intrigue.

Mais laissons de côté la question morale, et ne considérons que la partie principielle de la question. Un programme politique n’a de valeur que lorsque, sortant des généralités vagues, il détermine bien précisément les institutions qu’il propose à la place de celles qu’il veut renverser ou réformer. Tel est en effet le programme de M. Marx. C’est un échafaudage complet d’institutions économiques et politiques fortement centralisées et très autoritaires, sanctionnées sans doute, comme toutes les institutions despotiques dans la société moderne, par le suffrage universel, mais soumises néanmoins à un gouvernement très fort, pour me servir des propres