Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/447

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« Une nouvelle. L’interdiction de l’Internationale en France est supprimée ! — Est-ce possible ! — Vous ne le croyez pas ? Et pourtant cela est ainsi. L’Internationale, qui |25 avait été expulsée par la porte des associations (die durch das Vereinsthor hinausgehetzt war), est de nouveau rentrée triomphante dans la capitale de la France par la boutique d’un libraire. Le « Capital » de Karl Marx traduit en français est mis en vente chez Lachâtre à Paris. Nous avons en ce moment même devant nous la première série magnifiquement éditée de cet ouvrage avec le portrait et l’autographe de l’auteur… »

N’est-ce pas ébouriffant ? N’est-ce pas tout à fait caractéristique de l’esprit de l’Allemagne ? Je vous demande si, dans aucun autre pays, on oserait imprimer une chose pareille dans un journal qui se dit démocratique, socialiste, organe de l’Internationale, et qui prétend représenter, qui représente, hélas ! en effet une très nombreuse organisation d’ouvriers. Comment ! l’apparition du livre, du portrait et de l’autographe de M. Karl Marx, dans une librairie de Paris, équivaut à la rentrée triomphante de l’Internationale en France ! C’est bouffon, c’est ignoble, et c’est la plus grossière injure qu’on ait jamais jetée à la face de l’Internationale ! Donc, un seul homme, lequel que ce soit, M. Karl Marx ou un autre, pèse autant que l’Internationale ! Pour oser dire de pareilles choses aux ouvriers de l’Allemagne, qui font de ce journal leur lecture quotidienne, ne