Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/448

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faut-il pas les mépriser beaucoup et les croire assouplis à toutes les disciplines et à toutes les humiliations ?

L’idolâtrie des personnes et le culte de l’autorité sont entrés bien profondément dans les mœurs des Allemands ; mais je ne me serais jamais imaginé qu’ils les eussent dépravés à ce point qu’un journal populaire, lu au moins par une ou deux dizaines de milliers d’ouvriers, osai impunément imprimer de pareilles choses. Le Volksstaat l’a fait sans doute très naïvement, et personne en Allemagne ne s’en est trouvé offusqué.

Et c’est le programme politique applaudi par une démocratie socialiste pareille que le Congrès de la Haye a prétendu imposer aux Fédérations libres de tous les pays !

Il est évident qu’à moins de vouloir tyranniser les Fédérations de beaucoup de pays, en leur imposant soit par la violence, soit par l’intrigue, soit par toutes les deux à la fois, le programme politique d’un seul pays ; ou bien, ce qui est beaucoup plus probable, à moins de dissoudre l’Internationale, en la divisant en plusieurs parties, dont chacune suivrait son propre programme politique, — pour sauver son intégrité et pour assurer sa prospérité, il |26 n’est qu’un seul moyen : c’est de maintenir l’élimination primitive de la question politique du programme officiel et obligatoire de l’Association internationale des travailleurs, organisée non pour la lutte politique, mais uniquement pour la lutte