Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/522

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voici celles qu’il a prononcées dans une assemblée d’électeurs en novembre 1858, à Konigsberg :

« Respect au roi ! Si jamais une époque, l’année 1848 nous a appris jusqu’à quelles profondeurs l’élément monarchique a poussé des racines dans le cœur du peuple. En rendant |73 à la royauté cet hommage qui lui est dû, nous ne trahissons pas le principe de l’égalité des droits, nous donnons seulement satisfaction à une exigence parfaitement juste, fondée autant sur le besoin de notre peuple que sur le développement de notre patrie[1] ».

Les premières paroles que je viens de citer furent prononcées par l’illustre chef du parti démocratique de l’Allemagne au milieu de la révolution, alors que tous les trônes réellement chancelaient et qu’il n’eût fallu qu’une simple manifestation de volonté de la part du peuple allemand pour les faire tomber. Le Dr Jacoby, républicain d’esprit et de cœur, mais en même temps observateur consciencieux, témoin actif de tout ce qui se passait autour de lui, a constaté, non sans douleur sans doute, que le peuple allemand, redevenu absolument maître de ses destinées pendant ces quelques mois d’ébullition nationale, n’a point voulu être libre, a voulu au con-

  1. « Ehrerbietung dem Konige ! Wenn irgend eine Zeit, so hat aas Jahr 1848 gelehrt, wie tief das monarcaise ie Element in dem Herzen des Volkes Wurzel geschlazen. Wir werden nicht untren dem Princip der Gleschberechttigung, wir genügen nur einer duschaus gerechten, in dem Bezürgnisse unseres Volkes wie der Entwickelung des |73 Vaterlandes begründeten Forderung, wenn wur dem Königthum die thm gebuhrense Ehrfurcht zollen. » (IBID, S. 106) — (Note de Bakounine).