Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/192

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FONTANARÈS.

Mais tout est fini !

QUINOLA.

Mais cent sequins ?

FONTANARÈS.

Et pourquoi, toi si courageux, si gai, viens-tu me chanter ce De profundis ?

QUINOLA.

C’est que pour rester à vos côtés, je dois disparaître.

FONTANARÈS.

Et pourquoi ?

QUINOLA.

Et les huissiers donc ? J’ai fait, pour vous et pour moi, cent écus d’or de dettes commerciales, qui ont pris la forme, la figure et les pieds des recors.

FONTANARÈS.

De combien de malheurs se compose donc la gloire ?

QUINOLA.

Allons ! ne vous attristez pas. Ne m’avez-vous pas dit qu’un père de votre père était allé, il y a quelque cinquante ans, au Mexique avec don Cortez : a-t-on eu de ses nouvelles ?

FONTANARÈS.

Jamais.

QUINOLA.

Vous avez un grand père ?… vous irez jusqu’au jour de votre triomphe.

FONTANARÈS.

Veux-tu donc me perdre ?

QUINOLA.

Voulez-vous me voir aller en prison et votre machine à tous les diables ?

FONTANARÈS.

Non !

QUINOLA.

Laissez-moi donc vous faire revenir ce grand-père de quelque part : ce sera le premier qui sera revenu des Indes.