Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Scène VI.

Les mêmes, MONIPODIO.
QUINOLA.

Eh ! bien ?

MONIPODIO.

Votre infante a la lettre.

FONTANARÈS.

Qu’est-ce que don Ramon ?

MONIPODIO.

Un imbécile.

QUINOLA.

Envieux ?

MONIPODIO.

Comme trois auteurs sifflés. Il se donne pour un homme étonnant.

QUINOLA.

Mais, le croit-on ?

MONIPODIO.

Comme un oracle. Il écrivaille, il explique que la neige est blanche parce qu’elle tombe du ciel, et soutient contre Galilée que la terre est immobile.

QUINOLA.

Vous voyez bien, Monsieur, qu’il faut que je vous défasse de ce savant-la ? (À Monipodio.) Viens avec moi, tu vas être mon valet.


Scène VII.

FONTANARÈS, seul.

Quelle cervelle cerclée de bronze résisterait à chercher de l’argent en cherchant les secrets les mieux gardés par la nature, à se défier des hommes, les combattre et combiner des affaires ? deviner sur-le-champ le mieux en toute chose, afin de ne pas se voir voler sa gloire par un don Ramon, qui trouverait le plus léger perfectionnement, et il y a des don Ramon partout. Oh ! je n’ose me l’avouer… Je me lasse.