Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/230

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thundiaz, en qualité de premier magistrat municipal de Barcelone, vous offrirez au nom de la ville une couronne d’or à don Ramon, l’auteur de la découverte dont le résultat assure à l’Espagne la domination de la mer.

LOTHUNDIAZ, étonné.

À don Ramon ?

LE GRAND INQUISITEUR et DON FRÉGOSE.

À don Ramon.

DON FRÉGOSE.

Vous le complimenterez.

LOTHUNDIAZ.

Mais…

LE GRAND INQUISITEUR.

Ainsi le veut le saint-office.

LOTHUNDIAZ, pliant le genou.

Pardon !

DON FRÉGOSE.

Qu’entendez-vous crier par le peuple ?

(On crie : vive don Ramon.)
LOTHUNDIAZ.

Vive don Ramon. Eh bien ! tant mieux, je serai vengé du mal que je me suis fait à moi-même.


Scène II.

Les mêmes, DON RAMON, MATHIEU MAGIS, L’HÔTE DU SOLEIL-D’OR, COPPOLUS, CARPANO, ESTEBAN, GIRONE, et tout le peuple.
Tous les personnages et le peuple forment un demi-cercle au centre duquel arrive don Ramon.
LE GRAND INQUISITEUR.

Au nom du roi d’Espagne, de Castille et des Indes, je vous adresse, don Ramon, les félicitations dues à votre beau génie.

(Il le conduit au fauteuil.)
DON RAMON.

Après tout, l’autre est la main, je suis la tête. L’idée est au-dessus du fait. (À la foule.) Dans un pareil jour, la modestie serait injurieuse pour les honneurs que j’ai conquis à force de veilles, et l’on doit se montrer fier du succès.

LOTHUNDIAZ.

Au nom de la ville de Barcelone, don Ramon, j’ai l’honneur de