Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 1, 1855.djvu/95

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en contemplant ce salon plein de petits bourgeois, s’il exaltait la bourgeoisie, et il abonda dans le sens du jeune avocat provençal en disant que les gens, honorés de la confiance du gouvernement, devaient imiter le Roi, dont la magnificence surpassait de beaucoup celle de l’ancienne Cour, et qu’économiser les émoluments d’une place était une sottise, et d’ailleurs était-ce possible à Paris surtout où la vie avait triplé de prix, où l’appartement d’un magistrat par exemple coûtait mille écus !… Mon père, dit-il en terminant, me donne mille écus par an, et avec mon traitement à peine puis-je tenir mon rang.

Quand le substitut chevaucha dans cette voie marécageuse où le provençal l’avait finement conduit, Théodose de la Peyrade échangea sans que personne le surprit, une œillade avec Dutocq qui devait rentrer à la bouillotte.

— Et l’on a besoin de tant de places, dit le greffier, qu’on parle de créer deux justices de paix par arrondissement, afin d’avoir douze greffes de plus… Comme si l’on pouvait attenter à nos droits, à ces charges payées à un taux exorbitant.