Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 1, 1855.djvu/96

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— Je n’ai pas encore eu le plaisir de vous entendre au Palais, dit le substitut à monsieur de la Peyrade.

— Je suis l’avocat des pauvres, et je ne plaide qu’à la justice de paix, répondit le provençal.

En écoutant la théorie du jeune magistrat sur la nécessité de dépenser ses revenus, mademoiselle Thuillier avait pris un air de cérémonie dont la signification était assez connue et du jeune provençal et de Dutocq. Le jeune Vinet sortit avec Minard et Julien-l’avocat, en sorte que le champ de bataille resta devant la cheminée au jeune de la Peyrade et à Dutocq.

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— La haute bourgeoisie, dit Dutocq à Thuillier, se conduira comme autrefois l’aristocratie. La noblesse voulait des filles d’argent pour fumer ses terres, nos parvenus d’aujourd’hui veulent des dots pour mettre du foin dans leurs bottes.

— C’est ce que monsieur Thuillier me disait ce matin, répondit hardiment le provençal.

— Le père, reprit Dutocq, a épousé une demoiselle de Chargeboeuf, et il a pris les opinions de la noblesse ; il lui faut de la fortune à