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Je bois à toi, jeune Reine !
Endormeuse souveraine,
Oublieuse des soucis !
Car c’est pour bercer ma joie
Que ton caprice déploie
Les lits de pourpre et de soie,
Charmeresse aux noirs sourcils !
Ta folle toison hardie
Brille comme l’incendie.
Hôtesse du flot amer,
Ta gorge aiguë étincelle
Dans un rayon qui ruisselle ;
Tu gardes sous ton aisselle
Tous les parfums de la mer.
Ta chevelure est vivante.
Elle frappe d’épouvante
Le lion et le vautour :