Page:Banville - La Lanterne magique, 1883.djvu/14

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le seul qui contienne des compositions assez courtes pour pouvoir être lues en deux minutes. Mais les deux ouvrages que je viens de citer étant rangés parmi les chefs-d’œuvre, et par conséquent dédaignés, je pense que mon livre est seul destiné à être lu. C’est pourquoi j’ai pris le parti d’y mettre tout ce qui existe sur la terre, dans les univers et dans les vastes Infinis, depuis le Bon Dieu jusqu’aux personnages les plus futiles, afin que les Français modernes puissent avoir une teinture de tout.

Les Camées Parisiens, qui viennent ensuite, ont plusieurs graves défauts. D’abord, au lieu de n’avoir demeuré qu’un quart d’heure à les faire, comme Oronte son sonnet, j’y ai mis près de vingt années ; de sorte que beaucoup de mes modèles ont changé de façon à n’être pas reconnus, cependant que les autres petits modèles devenaient grands. Donc, pour les bien comprendre maintenant, il faudrait y mettre les dates. Mais ce serait envers les dames un manque de galanterie dont je ne veux certes pas me rendre coupable, et le lecteur devra, à l’aide d’hypothèses ingénieuses, rétablir ces dates lui-même. D’autre part, le tort de ces Camées, c’est qu’il y en a trop peu ou trop.