Page:Banville - Petit Traité de poésie française, 1881.djvu/155

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le comte.
Qui peut mieux l’exercer en est bien le plus digne.
don diègue.
En estre refusé n’en est pas un bon signe.
le comte.
Vous l’avez eu par brigue, étant vieux courtisan.
don diègue.
L’éclat de mes hauts faits fut mon seul partisan.
le comte.
Parlons en mieux ; le Roy fait honneur à votre âge.
don diègue.
Le Roy, quand il en fait, le mesure au courage.
le comte.
Et par là cet honneur n’étoit dû qu’à mon bras.
don diègue.
Qui n’a pu l’obtenir ne le méritoit pas.
Corneille. Le Cid, Acte I, Scène IV.


Après cet exemple, en voici un autre tiré du même poëme, qui mieux encore montre l’alexandrin classique pénétré par le Chant et offrant rharmonie régulière et musicale de l’Ode :

don rodrigue.
Ô miracle d’amour !
chimène.
Ô miracle d’amour ! Ô comble de misères !