Page:Banville - Petit Traité de poésie française, 1881.djvu/166

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huit syllabes. Il n’y a, il n’y a eu et il n’y aura en France qu’un seul fabuliste, lui, et il n’y a pas de fables à faire après la Fontaine. Si Florian l’avait su, nous aurions peut-être quelques bons Arlequins de plus etde mauvaises Fables de moins. Les fables de la Fontaine^ c’est la perfection et le dernier mot du g-énie.

La Chanson. — Précisément parce qu’elle tou- che de si près à l’Ode, elle ne se confondra ja- mais avec l’Ode ; car elle est l’ode gaie, légère, amoureuse. Elle doit fuir le pédantisme comme la peste et ne pas enfourcher Pégase, comme l’a fait trop souvent la Chanson de Déranger. Le vrai chanteur français, vif, gracieux, alerte comme Chérubin, c’est encore Alfred de Musset :

Allons, mon intrépide, Ta cavale rapide Frappe du pied le sol, Et ton bouffon balance, Comme un soldat sa lance, Son joyeux parasol !

Mets ton écharpe blonde Sur ton épaule ronde. Sur ton corsage d’or. Et je vais, ma charmante, T’emporter dans ta mante, Gomme un enfant qui dort!

ÀLtUED t>B MussBT. Le LevcT, Chansons k mettre en musique.