Page:Banville - Petit Traité de poésie française, 1881.djvu/255

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mater chez nous. Je crois que la première révélation du Pantoum a été pour nous cette traduction en prose donnée par Victor Hugo dans les Notes des Orientales (1829).

pantoum malais


Les papillons jouent à l’entour sur leurs ailes ;
Ils volent vers la mer, près de la chaîne des rochers.
Mon cœur s’est senti malade dans ma poitrine,
Depuis mes premiers jours jusqu’à l’heure présente.

Ils volent vers la mer près de la chsdne des rochers...
Le vautour dirige son essor vers Bandam,
Depuis mes premiers jours jusqu’à l’heure présente,
J’ai admiré bien des jeunes gens :

Le vautour dirige son essor vers Bandam
Et laisse tomber de ses plumes à Patani.
J’ai admiré bien des jeunes gens;
Mais nul n’est à comparer à l’objet de mon choix.

Il laisse tomber de ses plumes à Patani
Voici deux jeunes pigeons !
Aucun jeune homme ne peut se comparer à celui de mon choix
Habile comme il l’est à toucher le cœur.


Bien des années plus tard, un érudit, un lettré, à la fois critique, romancier et bibliographe éminent, M. Charles Asselineau, qui, malheureusement pour nous, ne veut être en poésie qu’un dilettante, essaya de transporter dans le français