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VI


Tout s’est tu. Ils sont partis ; ils se sont cachés ailleurs. Le mari devant venir, m’a-t-il semblé. Je n’ai pas exactement compris. Est-ce que je sais bien ce qu’ils ont dit !

La chambre est seule… Je rôde dans la mienne. Puis je dîne comme dans un rêve, je sors, attiré par l’humanité.

Dehors, les maisons à pic, et closes. Les passants s’en vont de moi ; je vois, partout, des murs, des figures.

Un café, devant moi. Le violent éclairement qui y règne m’invite à y pénétrer. Cet éclat artificiel me plaît, me rassure, et cependant me dépayse ; assis, je ferme à demi les yeux.

Des gens calmes, simples, sans souci, et qui n’ont pas, comme moi, une sorte de tâche à accomplir, sont groupés çà et là.

Toute seule devant un verre plein, regardant de côté et d’autre, est une fille au visage peint. Elle tient sur ses genoux une petite chienne dont