Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/101

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Et tout seul, sans un mot, parmi les sentiers vides
Des sous-bois où j’allais,
Pendant quelques instants j’aurai les mains timides
Comme si tu tremblais.

La nuit, quand le sommeil tombe des hautes branches
Comme une mort d’espoirs,
J’irai voir l’azur calme et les étoiles blanches
Parmi les rameaux noirs.

J’irai voir, morne et doux, comme l’hiver s’effeuille,
Quand le vent fait gémir
Le bois mystérieux, le bois qui se recueille
Et qui va s’endormir.

Les hommes penseront au vieux passé qui tremble,
Les vieux, vagues aïeuls…
Avec leurs yeux vivants ils nous verront ensemble,
Nous qui sommes tout seuls.