Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/131

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Sous le rayonnement suprême,
L’ouvrage s’affaisse et s’endort,
Et pleine de paresse d’or
Tu t’émerveilles de toi-même.

C’est le bonheur très bon, sans fin,
La bénédiction sans cause,
En la pauvre âme pauvre éclose
Pour qui la fatigue est du pain.

La nuit est indistincte et sage,
Elle chante à mi-voix le jour,
L’ombre est pleine d’un grand amour
Comme une chose qu’on partage.

Faible en même temps et vainqueur,
Tu recueilles le grand silence,
La bonne et douce récompense
Qui te caresse jusqu’au cœur.