Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/172

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Et ton chagrin vient t’éplorer,
Et tes larmes s’attristent toutes ;
C’est comme si tu les écoutes
Et que tu pleures de pleurer.

Tu pleures, tant ta peine est grande,
Dans un désert, sans rien savoir…
Et moi, debout auprès du soir,
Je suis triste comme une offrande.

Je m’approcherai, si tu veux,
Avec un trésor d’humble attente,
Et ce sera la paix mourante
Comme le soir sur tes cheveux.

Parmi tant de choses dolentes,
J’écoute ton rayonnement,
Et tu pleures si doucement
Qu’on dirait un peu que tu chantes…