Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/173

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Je ne peux rien, je ne peux rien,
Mais je sens que tout se dépouille,
Et près de toi je m’agenouille
Dans le pauvre calme qui vient.

Oh ! le vieux soleil dont se dore,
Après tant de jours révolus,
Le peu de bonheur qu’on n’a plus,
Que notre même oubli l’adore !

Quelque chose enchante ta voix
Dans une confuse harmonie.
Ta douleur est presque bénie,
Enfant, tu penses à la croix…

On pleure quand on s’apitoie,
Quand on est doux et qu’on veut bien…
Lorsque l’on souffre, on n’est plus rien,
Mais pleurer, c’est pleurer de joie…