Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/182

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Oh ! la nuit de fièvre et de larmes,
Quand tu luttais pour le soleil !
Ta tête est pleine de sommeil,
Tes bras gisent comme des armes.

Tu ne sais plus ce que je veux ;
Ton front aveugle me dédaigne,
Vision de pâleur que baigne
La mer morte de tes cheveux.

J’ai vu tes deux lèvres de pierre
Pleines d’un silence hagard,
Et l’étoile de ton regard
Sous les longs cils de ta paupière,

Ô toi qui n’as plus d’horizon,
Qui restes calme et sans colère
Comme la brume qui m’éclaire
Quand je reviens dans ma maison !