Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/183

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Le soir tombe avec sa rosée,
La paix glisse du firmament,
Tu t’abandonnes doucement
À la terre où l’on t’a posée.

Elle connaît tous les amours ;
Ton corps si frêle est sous sa mousse ;
Elle a gardé ta mort si douce
Dans le grand deuil qu’elle a toujours.

Elle est la berceuse des râles,
La reine et la communion ;
Elle a des gestes d’union
Plus doux encor que tes bras pâles.

C’est l’heure auguste des aveux ;
C’est la nuit, c’est la nuit humide
Qui caresse ton front placide,
Et qui pleure dans tes cheveux.