Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/186

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Toi qui veux l’amour sans adieu,
Et l’âme éternellement pleine,
Ton cœur est grand comme ta peine,
Tu seras triste comme un dieu.

Tu sentiras l’inquiétude
Des petites mains dans ta main,
Car tu marches dans un chemin
Où l’on aime ta solitude.

Très faibles devant ta douleur,
Tes sœurs mettront pour ton martyre
Les diamants de leur sourire
Sur ton grand manteau de malheur.

Mais à toi qui veux tout, qu’importe
Ce qui n’est pas l’accouplement
Où l’on tremble éternellement
Comme la terre et la chair morte ?