Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/191

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J’ai peur de tout dans ce mystère,
Hélas ! j’ai peur de ta douceur :
Oh, si pendant notre calvaire
Tu n’avais été qu’une sœur !

Entré dans ton rêve de femme,
Pleureuse et rêveuse à moitié,
Peut-être qu’au seuil de ton âme
Je n’ai cueilli que la pitié.

Vois-tu, c’est les regrets immenses
Qui font se dresser et s’armer…
Je ne sais pas ce que tu penses,
Oh ! laisse-moi t’aimer, t’aimer…

Salut, ô misère, ô silence,
Pauvres aubes de tous les cieux…
Nous sommes des dieux d’ignorance,
C’est pourquoi nous sommes des dieux.