Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/214

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Tes pas font vaciller le monde,
Tes raisons t’assaillent en chœur,
Et tout ton sang te monte au cœur
Avec sa vérité qui gronde.

Le vent effare tes chevaux,
Tes mains tremblent et la voix crie ;
Ta souffrance devient féerie…
Et tu ne sais plus, et tu veux !

Perdu dans un essor d’envie,
Sans souvenir et sans pitié,
Tu te redresses tout entier
Et tu ne penses qu’à la vie.

Tout t’apparaît dans un réveil ;
Ton cri prolonge l’étendue,
Tu sens une larme éperdue
Qui t’illumine le soleil !