Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/224

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C’est de porter, très monotone,
Le sceptre de ne croire à rien,
C’est les soirs où l’on se souvient,
Où l’on frissonne, où l’on pardonne.

C’est le mal qu’hier soit passé,
Que l’aube ne t’a point suivie,
C’est le silence de la vie
À la prière du passé.

C’est pourquoi, calme enfant qui cueilles
Ce passé qui fut de l’espoir,
Dans ta pauvre chanson du soir
Les mots tremblent comme des feuilles.

Le cœur finit par s’endormir
De la tristesse de chaque heure,
Puisque c’est la loi que tout meure
Et que tout pleure de mourir.