Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Comme, dans le chemin que nous avons rempli,
Nous sommes loin depuis que nous nous en allâmes !
Le bonheur éternel est au fond de nos âmes,
Triste comme un départ et doux comme un oubli.

Maintenant laissez-moi dans ma chambre endormie,
Loin de la fête neuve et riche du printemps,
À moi qui n’ai trouvé que quelques pas du temps
Entre l'enfant joyeuse et la tranquille amie.

Heureux, toi dont l’orgueil n’a plus besoin d’aveu,
Heureux, ô toi qui vas tout seul parmi le monde,
Qui sais que tout sourire a sa douleur profonde,
Et comprends qu’un bonheur est rempli d’un adieu.