Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/55

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Mon ombre obscure pas à pas
Marche avec moi dans la tristesse.
Là-bas, là-bas, c’est ma jeunesse…
Je ne sais plus, je ne sais pas.

J’aime beaucoup les fleurs fidèles
Qui sont douces au marbre étroit,
Et qui seraient douces pour moi
Si je dormais à côté d’elles.

De petits oiseaux noirs, en chœur,
Dorment sur les branches dormantes,
Et les fleurs jaunes et les menthes
Nous parfument de tout leur cœur.

C’est l’azur si bon sur la plaine,
Les chemins blancs et les murs blancs,
Les aveux, les pardons tremblants
Et les pauvres âmes en peine ;