Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/88

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En vain tu me chasses de toi,
Quand vague et las, je t’ai servie,
Tu m’accueilles avec ta vie
Et ta splendeur est devant moi !

Je t’aime tant, Insatisfaite,
Que le silence est radieux…
Et qu’à chaque heure, dans tes yeux
Je sens que ton âme est en fête !

Tu peux, froide, charger mon faix,
Tu peux m’insulter, me maudire ;
Malgré toi je sens ton sourire
Sur les pauvres pas que je fais.

Malgré toi, ta grâce pardonne
Le dédain que tu m’as jeté.
Comment veux-tu que ta beauté
Sois méchante puisqu’elle est bonne…