Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/14

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ont produit ces grands cataclysmes sociaux ou qui en sont nées suffisent, dans la période qui les suit, à occuper exclusivement la plume des écrivains, l’attention des hommes d’État. Ainsi en a-t-il été pour nous pendant bien des années. Les champs de bataille où se débattaient nos destinées renfermaient pour nous le monde tout entier. Plus tard, la tribune et la presse périodique ont captivé toute notre attention, dévoré toute notre activité. Le progrès naturel des choses semble devoir amener quelque modification à cette disposition des esprits. Le moment paraît venu où nous pouvons enfin sortir de nous-mêmes : l’indépendance nationale n’est plus menacée, ne saurait plus l’être ; les idées pour lesquelles ont combattu nos prédécesseurs se sont réalisées, au moins dans ce qu’elles ont de plus essentiel. Longtemps isolés par la guerre, les peuples de l’Europe se rapprochent de plus en plus, tendent de jour en jour à ne former qu’un tout ; les mille liens du commerce, de l’industrie, de la communauté des langues, les enchaînent sans cesse plus étroitement. D’un autre côté, la sphère d’activité de chacun d’eux tend à s’accroître presque indéfiniment. Déjà Londres, Saint-Pétersbourg, Paris, se touchent, sont en contact journalier : Constantinople et Alexandrie renferment les questions politiques les plus actuelles, les plus pres-