Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/184

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soixante-dix navires appartenant à Dupleix et à ses associés. Il les employait au commerce d’Inde en Inde, dont après La Bourdonnais il fut le premier à s’occuper ; il les envoyait jusqu’en Perse et en Chine. De nombreux imitateurs suivirent son exemple, et, grâce à ses conseils, avec le même succès. Cette prospérité des comptoirs du Bengale, toute brillante qu’elle fût, ne suffisait pourtant point à couvrir les dépenses de la Compagnie pour la totalité de ses établissements : le gouvernement de Pondichéry se trouvait endetté de 5,000,000 de livres. La Compagnie imagina que Dupleix saurait reproduire dans cette dernière ville les merveilles de Chandernagor ; d’ailleurs il était riche, et c’était un grand avantage que d’avoir dans une colonie obérée un gouverneur en état, de faire des avances pour le service public. Il fut donc appelé du gouvernement de Chandernagor à celui de Pondichéry. Il y réalisa toutes les espérances, et au-delà. On le vit mettre sa fortune entière au service du public, armer et équiper à ses propres frais un grand nombre de vaisseaux, faire d’immenses approvisionnements, entourer la ville d’une enceinte fortifiée. En peu d’années, la prospérité de Pondichéry égala ou surpassa celle de Chandernagor ; le théâtre étant plus vaste, se trouvait par cette raison mieux en rapport avec le génie de Dupleix. Mais Dupleix tournait en même temps ses idées d’un tout autre côté : il se mit au courant de la situation politique de la presqu’île, il rechercha la