Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/209

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tion engendrée par la dépravation des temps, lui enseigna ce qu’il devait faire : « Ô toi le vainqueur des ennemis, sache que d’ici à sept jours les trois mondes seront plongés dans un océan de mort. Mais au milieu des vagues destructives tu verras apparaître un vaisseau envoyé par moi pour ton salut. Alors tu prendras toutes les plantes médicinales et des graines de toutes les plantes ; et, accompagné par sept saints, entouré de couples de toutes les espèces d’animaux sauvages, tu entreras dans l’arche spacieuse, et là tu flotteras en sécurité sur le vaste océan. Lorsque le vaisseau sera agité par un vent impétueux, tu l’attacheras, au moyen d’un grand serpent de mer, à la corne qui surmontera mon front ; car je serai près de toi, remorquant le vaisseau, toi et tes compagnons. » Ainsi instruit de l’avenir, le pieux roi attendit humblement le temps annoncé. La mer, envahissant ses rivages, inonda la terre entière ; elle fut encore grossie par une pluie qui tombait sans relâche du sein d’immenses et sombres nuages. Le roi obéissant aux instructions divines, entra dans le vaisseau. Alors le dieu apparut de nouveau sur le vaste océan sous la forme d’un poisson étincelant comme l’or, s’étendant à un million de lieues, le front garni d’une énorme corne à laquelle le roi, ainsi qu’il en avait reçu l’ordre, noua le vaisseau, se servant en guise de câble d’un immense serpent. Après cela, le dieu s’élevant avec Brahma au-dessus du déluge qui détruisait le monde, tua le démon Hagyagriva.