Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/337

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promettre ce qui déjà était fait en différant ce qui demeurait à faire : il se mit en campagne pour combattre Dara. Les provinces de Lahore, de Multan et de Cabul reconnaissaient encore l’autorité de ce prince ; dans les montagnes où il s’était réfugié, Soliman s’était entouré d’un grand nombre de ses partisans ; enfin Sujah régnait sans rival sur la riche province du Bengale. Aureng-Zeb étant parvenu sur les bords de la Suttledje, Dara se retira à son approche ; Aurang-Zeb continua d’avancer, et le chassa tour à tour des provinces de Lahore et de Multan. Atteint par la mauvaise fortune, le malheureux prince avait perdu cette impétueuse résolution qui jadis l’avait caractérisé : de Multan il s’enfuit, après avoir traversé l’Indus, dans les montagnes de Bicker. Alors Aureng-Zeb, considérant cette guerre comme terminée, laissant un corps de 8, 000 chevaux chargé de poursuivre le prince fugitif, s’en retourna à Agra. À peine arrivé, il apprit ce qu’il craignait déjà, c’est-à-dire que Sujah était en pleine marche ; sans perdre un moment, il se met aussitôt en campagne. Sujah avait pris une forte position dans les environs d’Allahabad, et là attendait l’ennemi ; la bataille eut lieu. Le rajah Jeswint-Sing, après avoir fait la paix avec Aureng-Zeb, s’en détacha de nouveau au milieu même du combat, et attaqua en queue l’armée de l’usurpateur pendant que ce dernier faisait tête à Sujah. Le désordre et la terreur que cet incident jeta dans l’armée furent au moment de devenir funeste à Au-