Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/34

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tam eut lieu enfin, mais dans les boues sanglantes de Waterloo ; piège terrible, guet-apens fatal, tendu par la fortune à celui qui avait tant abusé d’elle. Mortellement atteint, Napoléon s’en alla tomber sur le chemin, en face, pour ainsi dire, de cet empire de l’Inde qu’il avait jadis convoité du milieu de l’Égypte conquise ; il alla mourir au milieu des solitudes de l’océan, sur ce roc de Sainte-Hélène, au pied de ce saule où l’imagination et la poésie regretteront long-temps ses cendres. Gigantesques jeux de la destinée !

Un siècle avant Hyder, Sevajee avait fondé l’empire des Mahrattes, comme celui-ci fonda l’empire de Mysore, et par des moyens analogues. Le père de Sevajee, nommé Shahjee, soldat de fortune au service du roi de Beejapoor, reçut de ce dernier un jaghire dans le Carnatique, avec le commandement d’un corps de 10,000 hommes. Encore fort jeune, Sevajee fut envoyé par son père résider à Poonah : un des districts sous l’administration de ce dernier, confié en ce moment par lui à l’un de ses frères. Précoce en force de corps et en hardiesse de caractère, le jeune Sevajee, avant dix-sept ans, avait rassemblé déjà autour de lui bon nombre de bandits, à la tête desquels il ravageait les districts voisins. Son oncle étant mort, il le remplaça dans l’administration de la province. L’em-