Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/35

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pire mogol se trouvait en ce moment en proie à des dissensions intérieures qui ne permettaient pas à l’empereur de prendre immédiatement des mesures contre ce nouvel ennemi ; d’un autre côté, le père de Sevajee, occupé lui-même d’autres affaires, ne pouvait intervenir. Profitant de ces circonstances, Sevajee étendit son pouvoir et augmenta le nombre de ses troupes ; les bandes d’aventuriers qui errent çà et là dans l’Inde, attirés par sa renommée, accoururent bientôt à ses côtés. Le plus grand nombre provenait des régions montagneuses qui s’étendent des frontières du Guzerate jusqu’à celles du Canara. La vivaient en effet des tribus d’Indous ayant moins participé aux progrès de la civilisation que les habitants de la plaine, en revanche plus hardis, plus guerriers. On leur donnait le nom de Mahrattes, nom provenant, suivant l’étymologie la plus probable, d’un district nommé Mahrut ou Mahrat, situé dans la province de Dowlatabad dans le Deccan, aujourd’hui encore connu sous ce nom, qui alors sans doute s’appliquait à une beaucoup plus vaste étendue de terrain. Quoi qu’il en soit, les Mahrattes se trouvant de beaucoup les plus nombreux parmi les compagnons de Sevajee, leur imposèrent ce nom. D’ailleurs, bien que formés primitivement de bandes éparses, ils appartenaient à une même race, avaient hérité des mêmes