Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/488

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Comme il avait envoyé la veille au soir le traité ratifié à Pondichéry, il se refuse d’abord à le croire ; il s’imagine ensuite qu’il ne s’agit que de quelques désordres commis par une poignée d’hommes animés par l’ivresse ; il ordonne à ceux qui l’entourent de châtier ces agresseurs. Il ordonne encore qu’on lui apporte la tête de Murzapha-Jung, qu’il ne veut pas laisser tomber vivant aux mains de ses ennemis. Le nabob apprend encore que les troupes de Kudapa, de Canoul, de Savonora et de Mysore, et 20,000 Mahrattes rangés en bataille n’ont point encore attaqué l’ennemi ; furieux de cette inaction, il monte sur son éléphant, et, entouré de sa garde, s’avance vers ces troupes. Le premier de leurs chefs qu’il aperçoit est le nabob de Kudapa ; Nazir-Jung pousse vers lui son éléphant : il le traite de chien, de lâche, lui reproche la couardise qui l’empêche de défendre l’étendard sacré du grand Mogol contre ses plus méprisables ennemis. Le nabob répond : « Je ne connais d’ennemi que toi-même ; » en même temps il ordonne à un officier placé à ses côtés de tirer sur Nazir-Jung ; l’officier obéit, mais manque son coup ; le nabob saisit alors sa carabine et envoie deux balles à travers le cœur à Nazir-Jung, qui roule expirant aux pieds de l’éléphant qu’il montait. À peine a-t-il touché terre que le nabob lui fait trancher la tête, et la faisant placer au bout d’une pique, se hâte d’aller déposer aux pieds de Murzapha-Jung ce sanglant hommage qui lui annonce l’empire. L’of-