Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/66

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entrevit le cap depuis si fameux qui termine l’Afrique au midi. Des vents violents qui s’élevèrent, empêchèrent Barthélemy Diaz de le franchir ; il s’en éloigna, lui jetant dans sa colère ou son dépit le nom de cap des Tempêtes, que Jean II, mieux inspiré, changea, comme on sait, en celui de Bonne-Espérance. Vasco de Gama, parti de Lisbonne le 3 avril 1497, justifiant les espérances du roi, franchit la limite jusque là si redoutée : puis, ardent de profiter de l’événement, longea la côte orientale de l’Afrique, relâcha à Mélinde, et arriva enfin dans l’Indostan ; sa navigation avait duré treize mois et treize jours. Le voile qui depuis tant de siècles cachait le majestueux Orient à l’active curiosité de notre Europe fut alors soulevé ; la barrière qui jusqu’alors l’avait protégé venait d’être franchie.

À Mélinde, Vasco de Gama entendit parler du grand rôle que jouait alors Calicut dans le commerce de l’Orient ; il fit voile vers cette dernière ville. Calicut était la capitale d’un empire du même nom, dont le souverain, connu sous le nom de Zamorin, étendait sa domination sur la plus grande partie de la côte de Malabar. Les pierres précieuses, les perles, l’ambre, l’ivoire, l’or, l’argent, la soie et le coton travaillés en riches étoffes, l’indigo, le sucre et les épiceries étaient apportés à Calicut des diverses contrées de l’Orient. Instruit de ces particularités, Gama se présente devant Calicut ; il obtient une audience du Zamorin, et lui propose une al-