Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/67

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liance appuyée sur un traité de commerce avec le Portugal. On était au moment de conclure, lorsque les marchands musulmans parvinrent à rendre suspects ces étrangers dont ils redoutaient la concurrence. Le prince changea tout-à-coup de disposition ; passant de l’excès de la bienveillance à celui de la crainte, il prit la résolution de faire périr ces mêmes étrangers qui venaient de recevoir de lui un accueil si favorable. Instruit du changement survenu dans l’esprit du prince, Vasco se hâta de faire rembarquer son frère qui l’accompagnait ; il lui dit : « Comme votre général, je vous défends de songer à me secourir si je suis attaqué, ou bien de chercher à venger ma mort si je succombe ; si vous apprenez qu’on m’a chargé de fers ou qu’on m’a fait mourir, mettez sur-le-champ à la voile et allez instruire le roi du succès de notre voyage. » Les craintes de l’amiral ne furent pas justifiées ; un moment arrêté, mais bientôt après relâché, il mit à la voile et regagna Lisbonne que les récits de son voyage remplirent d’espérance et d’enthousiasme. L’année suivante, 30 vaisseaux, sortis du cap, sous les ordres d’Alvarès de Cabral, se présentèrent devant Calicut. Les armes des Portugais prévalurent ; l’amiral brûla les vaisseaux du Zamorin et foudroya Calicut ; il se rendit de là à Cochin, puis à Conanoor. Alvarès s’allia contre le Zamorin avec les souverains de ces deux villes, qui jusqu’alors avaient été ses tributaires. Deux autres princes voisins, ceux d’Onore et de Coulon, entrèrent dans cette alliance. Tous se flat-