Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/164

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Forde, aussitôt maître du camp, détacha un corps de 1,500 Cipayes à la poursuite de l’ennemi. La cavalerie du rajah, qui pendant la durée du combat s’était prudemment tenue hors de portée du canon, se montra très ardente à cette poursuite. Les Français atteignirent Rajahmundrum, capitale de la province, où se trouve une citadelle bien fortifiée, mais elle était dépourvue d’artillerie, ce qui la rendait impossible à défendre ; abandonnant sur le rivage ce qui leur restait de bétail et de bagage, ils n’eurent plus qu’à se hâter de passer la Godavery. Les Anglais trouvèrent encore dans le fort une grande quantité de vivres et de munitions ; le colonel Forde avec le reste de ses troupes arriva le lendemain à Rajahmundrum. Le rajah était demeuré sur le champ de bataille, occupé à brûler quelques morts avec les cérémonies convenables. Deux vaisseaux anglais qui se trouvaient en ce moment en croisière sur la côte furent chargés de vivres et d’approvisionnements de toute sorte pour Madras. Chacun des jours où l’entreprise sur Madras était différée amenait ainsi de nouvelles ressources à cette ville et créait à Lally de nouvelles difficultés dans l’avenir.

Depuis long-temps la présidence de Madras cherchait à se mettre en mesure de défense. Des approvisionnements considérables avaient été amassés dans le fort du Chinglaput, dès le moment de l’arrivée de Lally ; ses fortifications avaient été réparées. Un corps de troupes sous les ordres des colonels