Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/120

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réunir à son lit. Sir Thomas Hislop s’occupa d’abord de s’emparer de ces divers endroits. Pendant ce temps l’artillerie à cheval, quoique fort bien servie, se trouva démontée ; ses pièces de petits calibres n’avaient pu tenir contre les grosses pièces de l’ennemi ; les régiments chargés de les soutenir voyaient leurs rangs s’éclaircir rapidement. Le moment était donc venu de prendre un parti définitif. Sir Thomas Hislop le comprit, et, sans attendre le passage du reste de l’armée, se décida à prendre l’offensive en exécutant avec toutes ses forces un vigoureuse attaque sur le front de l’ennemi, où se trouvait aussi le village ruiné. Sir John Malcolm, chargé de l’attaque, se mit en mouvement à la tête du centre avec deux brigades, l’une d’infanterie de ligne, l’autre d’infanterie légère. Un terrain uni, légèrement en pente, séparait les deux armées : le corps de Malcolm franchit cet espace avec calme et fermeté, en bon ordre, quoique sous un feu très vif et très meurtrier, auquel il ne répondit pas. Européens et Cipayes avaient appris à se fier à la baïonnette. Un bataillon de Cipayes s’arrêta cependant pour faire feu ; Malcolm leur cria : « Croyez-moi, mes garçons, mieux vaut leur faire sentir le froid de l’acier. — Bien dit, Votre Honneur ! » s’écria-t-on de toutes parts, et le bataillon continua d’avancer l’arme au bras. Le village fut emporté à la baïonnette ; l’infanterie mahratte lâcha pied, mais aucun des artilleurs n’abandonna son poste : ils se firent hacher sur leurs pièces. Char-